Opening - Exposition de Clara Bryon, lauréate du Prix Yishu 8 2024 à la Maison des arts de Pékin
- Tante Martine
- il y a 6 jours
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Suite à sa résidence à Yishu 8- Pékin, Clara Bryon, lauréate du Prix Yishu 8 2024, présente l'exposition Opening, dans le Pavillon de la Maison des arts de Pékin.
Née en 1990, Clara Bryon vit et travaille à Montpellier. En 2016 elle obtient son diplôme à l'Ecole d'architecture de Montpellier, primé par le jury. En 2024, elle remporte le Prix Yishu 8.
L'exposition est à découvrir à la Maison des arts de Pékin jusqu'au 16 juin.
Un merveilleux détour.
Chez Clara Bryon, portes, murs et fenêtres, ressemblent à des blessures. Il ne faut pas les refermer trop vite, mais éprouver physiquement qu’à travers elles, une guérison va surgir. Portes, murs et fenêtres ressemblent à des visages qui depuis leur obscurité d’êtres humains, laissent passer une lumière de petit matin.
Clara Bryon sait ce qui lui est essentiel dans la vie comme dans son art, rétablir des circulations d’énergie et puiser à un souffle intérieur et… cosmique. Et cela même qu’elle est venue chercher à Pékin relève d’un travail exigeant. Depuis un certain temps, l’artiste se tenait sur le seuil de la Chine, attendant le bon moment pour faire le grand saut dans un inconnu qui lui était malgré tout familier.
Car la peintre-architecte est venue en Chine pour s’imprégner des architectures chinoises et de ce rapport particulier que celles-ci dessinent entre ouverture et fermeture, ombre et lumière, repos et mouvement. De la cité interdite aux cours carrées traditionnelles, le regard de Clara s’est déplacé puis s’est arrêté sur des compositions ou des motifs qui venaient lui rappeler que toute architecture est affaire de passage, de jonctions et de transitions, ces moments si délicats que nous voyons sans regarder.
Les murs traditionnels et les fenêtres des hutongs attendaient donc Clara. En particulier ces murs-écrans . (影壁) qui canalisent les énergies et empêchent les forces maléfiques d’entrer directement dans les maisons. Car selon le Feng Shui, un mur bien placé empêche les énergies négatives de pénétrer un lieu. D’où l’importance des obstacles et des moments d’arrêt qui obligent l’œil et le corps à ralentir, puis à contourner un accès qui paraissait direct. Dans les œuvres de Clara, l’œil fait des détours, il bute souvent contre un pan de mur qui vient, en délimitant l’espace, l’ouvrir à un rythme plus vaste, plus ouvert. Certes la lumière circule et respire, mais quelque chose qui ressemble à une architecture organisée se tient, devient peinture.
Et puis lors de sa résidence à Yishu 8, la découverte du papier a produit son effet. A Pékin, l’artiste a modifié son support habituel en découvrant le mystère et la joie du papier traditionnel. Ce papier fait main, qui devient ciel, eau, paysage et tel une peau répond aux vibrations du cœur- pinceau.
Christine Cayol
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