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Samedi 10 Juin 2017 - Vernissage de l'exposition de Paul Andreu : "Dialogue avec le papier


Paul Andreu est l’une des personnalités qui incarne avec le plus de modestie et d’éclat, la relation culturelle franco-chinoise.

Son engagement auprès de la Chine est total, sa vie de créateur a noué avec la Chine des liens d’une qualité rare, fondés sur la sincérité, la prise de risque, l’écoute de l’autre mais aussi de soi-même en tant qu’artiste. Car Paul Andreu, s’il est un ingénieur brillant, un architecte de renommée mondiale, est avant tout un artiste. Poète, écrivain, peintre, architecte : cela ne relève-t-il pas d’une même posture face au monde? C’est cette richesse et cette complexité de Paul Andreu que nous révélerons à travers ses œuvres récentes. Ces œuvres sur papier, pourtant crées dans l’atelier parisien, dialoguent silencieusement avec la Chine. L’artiste joue avec le papier, le provoque, le froisse, attend qu’il lui réponde. Des paysages et des empreintes alors apparaissent, elles révèlent un mouvement naturel, espéré, sans jamais être contrôlé. C’est le movement d’un cœur silencieux qui cherche à faire entendre parmi les plis et les fissures du papier le murmure de l’âme chinoise.


Christine Cayol, Fondatrice de YISHU 8

J’ai fait de l’architecture à cause de la peinture. Lors de mes études scientifiques à l’École Polytechnique, des expositions de peintures étaient fréquemment organisées dans les bâtiments de l’établissement. Je trouvais cela formidable. J’aimais beaucoup discuter avec les peintres. Je me disais que cet art était parfaitement complémentaire à ce que la science pouvait apporter par ailleurs. Mais je ne pouvais pas annoncer à mon père que je souhaitais faire de la peinture ; le malheureux n’y aurait pas survécu ! Ce n’est pas sérieux comme carrière, à ses yeux.

J’ai donc opté pour une discipline à mi-chemin. Sans n’avoir jamais rencontré un architecte de ma vie, j’ai décidé que je deviendrais architecte. C’était une décision artistique : ma motivation n’était pas d’élever des murs ou de construire des bâtiments. Après, j’ai été capturé par l’architecture. Cela m’a occupé, et comme je suis quelqu’un de sérieux, j’ai pensé que je n’avais pas de temps à perdre en dehors de l’architecture. J’ai oublié mes premières passions.


Je ne pense pas que peinture et architecture aient autre chose à se dire que « nous sommes deux arts ». La peinture est à son meilleur lorsqu’elle ne s’occupe que de peinture. Je n’aime pas forcément l’illustration ou une application de peinture à autre chose. Cependant, ce sont deux occupations artistiques.

Je crois que j’ai un problème avec la création. Je crois que certaines personnes ont perpétuellement envie de créer quelque chose, de produire. Je suis l’une d’elles.

La peinture que je fais et la manière dont je pense sont très abstraites. Aucune de mes peintures n’a de titre. De la même façon lorsque j’écris, aucun de mes personnages n’a de nom. J’ai toujours envie que ce soit un peu générique.


Je ne cherche pas l’impossible et je n’y prétends pas. Mais, je pense que je peux faire passer dans la peinture cinquante ans de regard, d’attention à l’espace. Certains de mes réflexes, plus ou moins spontanés ou contrôlés vont apporter quelque chose. Pourquoi, je ne sais pas.

Paul Andreu


Le but n’est pas seulement le but, mais le chemin qui y conduit

Lao-Tseu


L’homme est multiple. Ainsi l’architecte Paul Andreu développe depuis quelques années d’autres talents : la peinture, et l’écriture. Un parcours à la fois balisé et atypique, professionnel et personnel, où les voies principales et les chemins de traverse finissent par se rejoindre dans une même démarche créatrice. Trois manières différentes de poser sur le monde un même regard, nourri de cette diversité.


Né le 10 juillet 1938 à Bordeaux, Paul Andreu, polytechnicien, ingénieur et architecte, a été pendant quarante ans l’architecte en chef de l’Aéroport Charles de Gaulle, puis d’une cinquantaine d’aéroports partout dans le monde : Abu Dhabi, Jakarta, Le Caire, Dar-es-Salam, Shanghai Pudong, etc. Tout ce qu’il a fait alors n’avait qu’un but : non pas produire de l’architecture, mais être architecte. Un but dont il s’est rapproché davantage par la passion, le désir et le travail que par les diplômes ou les distinctions académiques. C’est ainsi qu’il a assumé la construction de la Grande Arche de la Défense à Paris. Mais Paul Andreu a conçu également d’autres bâtiments, le Musée de la mer à Osaka, un gymnase à Canton, l’Oriental Arts Center à Shanghai et, le plus important de tous, au centre même de la ville, l’Opéra de Pékin.


Ainsi, depuis vingt ans il a beaucoup séjourné et travaillé en Chine, et y a réalisé un opéra à Jinan, un musée à Taiyuan, tout en terminant en France la Cité Municipale de Bordeaux, sa ville natale. Ces activités d’architecte lui ont certes apporté une reconnaissance internationale, mais n’ont pas comblé son désir d’ouverture. Aussi, il a commencé, il y a dix ans, à écrire, réveillant un désir très ancien étouffé par le manque de temps. Il a publié des ouvrages sur sa pratique d’architecte, entre autres Le roman d’un chantier sur l’Opéra de Pékin et Archi-mémoires - deux livres traduits en chinois. Il a aussi réalisé des décors de théâtre à la Comédie Française, de ballet pour l’Opéra de Paris au Palais Garnier, et conçu des objets de design.


Depuis une dizaine d’années également, Paul Andreu a développé une activité picturale en explorant différentes techniques. Une première exposition a eu lieu à Shanghai en 2011, Explorations, et une autre à Canton en 1985. Il continue à écrire, dessiner et peindre. Et à faire de l’architecture.


*Paul Andreu membre de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France.

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